Aux yeux de plusieurs employés, la pandémie rapporte beaucoup plus qu’on ne le croit. Surtout lorsque les employeurs essaient tant bien que mal d’expliquer leurs diverses mesures d’austérité prises pendant la pandémie. Des mesures comme l’annulation des augmentations des salaires ou l’abolition des bonus ou autres incitatifs sont expliquées par une baisse de productivité, un manque de flexibilité pour le travail à temps partiel, un manque d’étudiants, etc. Ce qui implique une hausse des coûts d’exploitation. Bref, toute une panoplie légitime ou non de raisons pour s’en mettre plus dans les poches. Voici quelques éléments de réflexion, afin de ne pas taper sur un clou inutilement.

Des employeurs totalement déconnectés

D’abord, il faut se le dire, l’entrepreneur brave et solide qu’on reconnaissait avant pandémie existe de moins en moins. C’est comme si la pandémie leur avait du coup enlevé tous leurs moyens ou leurs convictions profondes. Pire encore, leur instinct de survie fait en sorte de siphonner n’importe quelle mesure gouvernementale même s’ils n’en ont pas réellement besoin.

Encore ici, les raisons sont variées. Principalement, les raisons telles que l’influence de collaborateurs inquiets, la direction des finances qui veut augmenter à tout prix la marge de profit ou bien l’impression de laisser de l’argent sur la table. Cette dernière, la pire de tout, fait mal à tous si ce n’est pas nécessaire. À cet effet, l’Ordre des CPA du Québec, avec leurs annonces à la télé, profite de la pandémie pour s’en mettre plein les poches en donnant l’impression que les conseils de leurs membres aux entrepreneurs peuvent faire une différence.

D’autre part, ces mêmes employeurs inquiets brassent inutilement les employés en les siphonnant au maximum, parce qu’ils sont incapables eux-mêmes de se tenir la tête haute. En passant, ce sont souvent ces mêmes employeurs qui chialent de la pénurie de candidats ou autres fluctuations normales d’une entreprise. Or, sachez que les pénuries sont la plupart du temps seulement sur papier. Payez mieux vos employés et il n’y en aura plus de pénurie. Pour preuve, lors des bonnes années en Alberta, le Québec se vidait littéralement de ces meilleurs éléments.

Des entrepreneurs humains

Outre les quelques côtés négatifs mentionnés ci-haut, il faut aussi comprendre que les entrepreneurs sont aussi humains. Ils ont les mêmes besoins de sécurité que la plupart d’entre nous. Cependant, chers entrepreneurs, entre vous et moi, nous avons une bien plus grande marge de manœuvre que la plupart de nos employés salariés. Démontrez une véritable solidarité envers vos employés et assurez-vous d’être proches de leurs besoins essentiels. Malgré tout, les prix des maisons ont augmenté de 10% à 25%, les loyers et aussi le prix du panier d’épicerie. Si vous profitez de subventions, partagez-les avec vos ressources humaines en augmentant les salaires pour demeurer concurrentiel.

Enfin, s’il y a une baisse de productivité au sein de votre entreprise, ne le faites surtout pas payer à tout le monde. Parce que vos meilleurs employés n’ont pas baissé la garde et il serait désolant de les perdre pour la performance mitigée de certains de vos employés ou cadres.